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Violon

Les sons insensés

Pièce pour violon solo

Commande en 2015, imposé du concours Arthur Grumiaux à Bruxelles

 Reprise de référence  en 2020 par Annabelle Berthomé – Reynolds

5 minutes

Cette "lettre aux sons du monde" est une lettre aux sons des guerres. Une lettre aux sons insensés des guerres. C'est pourquoi les sonorités sont mises en relation par des principes d'absurdité et de non-sens comme ceux qui sont magnifiés dans toute guerre sous forme de logique de guerre. Ainsi il est souvent proposé à l'interprète des situations qui tendent vers l'extrême jusqu'à des sonorités impossibles, inaudibles, voire vouées à l'échec.

 

A l'instar du jusqu'au boutisme stupide des guerriers imbéciles, la virtuosité réside ici dans la tentative fanatique de soutenir malgré tout et le plus longtemps possible des situations sonores absurdes et cela jusqu'à faire entendre l'éclatement de ces situations, leurs explosions, leurs décompositions. Ce sera d'ailleurs le seul critère esthétique valable pour cette pièce, celui qui permettra de juger le niveau de virtuosité de l'interprète: lorsqu'il amènera farouchement les sons jusqu'à leurs destructions. Une virtuosité de la noirceur. Seule peut-être une tierce comme un faible appel désespéré.

Lettre à Julie-Anne Derome 

Pièce pour violon solo

Créé en 2014 par Julie-Anne Derome

Enregistrement chez Cypres

 

3 minutes

Cette pièce fait partie d’un ensemble d’œuvres en devenir dont le nom est Lettre à lettre. Il est constitué de petites lettres musicales spécialement adressées à mes amis ou à des personnes pour lesquelles j’éprouve des sentiments forts pouvant avoir du sens musicalement. Composer des lettres musicales est une manière d’aborder la question du parcours de l’œuvre d’art. Par l’écoute, l’auditeur détourne la lettre musicale de son parcours direct vers le dédicataire, cependant, par cette même écoute, l’auditeur permet également à la lettre musicale d’exister, puisque écoutée, et donc de parvenir à destination. Ce paradoxe me semble être au cœur de toute production musicale. ​ Selon la tradition classique de l’hindouisme, Krishna se mesura avec le roi des serpents, Kãliya, qui empoisonnait la rivière sacrée Yamunã de son souffle impur. Pour le vaincre, le dieu dansa sur la tête du serpent en jouant de la flûte, et lui accorda sa grâce, car Kãliya n’avait fait qu’obéir aux lois de son espèce. Ce symbolisme de l’acceptation de l’impur est ce qui a soutenu l’écriture de cette lettre. Le pur est ici symbolisé par un « ambigramme » qui régit la forme, tandis que l’impur résulte de la réalisation même de cet ambigramme : une rétrogradation renversée en fonction de l’ambitus de l’instrument, entraînant des impossibilités instrumentales qui ont obligé le non-respect de l’ambigramme en question.

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